Jeudi 3 mars à 20 h, le collectif « Pour que la culture demeure un service public » organise un débat public sur les enjeux et l’avenir des services publics de la culture.
Objet du débat : réflexions autour du Théâtre et de ses territoires d’intervention, menaces et questionnements.
Lieu : salle du Champ de Mars, 6 place du Champ de Mars à Privas. Entrée libre et gratuite, respect des gestes barrières, pass sanitaire obligatoire.
La FSU ne peut que se révolter contre l’annonce d’une possible délégation de la gestion du théâtre de Privas à une entreprise privée.
Comment peut-on sans la pire des mauvaises fois s’interroger sur le bilan des deux dernières années, marquées par des travaux, un déménagement sous chapiteau et l’omniprésente et dévastatrice crise sanitaire ? Comment peut-on faire mine d’ignorer toutes les difficultés, les renoncements et les bouleversements qu’a dû traverser l’équipe du théâtre pendant cette période apocalyptique ? Comment peut-on après avoir investi de telles sommes d’argent public dans la rénovation de ce bâtiment envisager d’en offrir les clés au privé ?
Car enfin il s’agit bien de dépenses engagées pour le bien commun qu’on s’apprête à dilapider au nom d’une supposée rentabilité qui n’est même pas assurée. Les politiques comme les financiers promettent des largesses pour arriver à leurs fins mais se sentent rarement engagés ni redevables de quoi que ce soit. Comme l’a martelé le directeur de la DRAC : « La culture se partage, elle ne se confisque pas. »
C’est bien cela qu’ils entendent faire, ces pickpockets institutionnels en s’appropriant le patrimoine de la population de notre territoire pour le vendre au plus offrant. C’est toute honte bue qu’ils s’apprêtent à faire table rase des missions de service public rendu avec brio et générosité pendant toutes ces années !
Honteux, impossible, inacceptable, injustifiable… Voilà pourquoi nous soutenons l’équipe du théâtre et le collectif « Pour que la culture demeure un service public » .
Pour nous qui sommes employés de la Fonction publique, la notion de service public porte des valeurs bien trop souvent absentes des pratiques du privé auquel on délègue de plus en plus des missions de service au public.
Pour nous qui sommes souvent personnels de l’Éducation nationale, le théâtre de Privas doit rester une scène conventionnée Art en Territoire car nous voulons continuer à faire profiter tous nos élèves des projets ambitieux portés et rendus possibles par la programmation d’un tel lieu.
Nous avons un besoin vital de les emmener au théâtre, voir des spectacles étonnants, déroutants, parfois dérangeants. C’est notre mission à nous aussi d’éveiller les consciences, d’ouvrir les yeux, de semer des graines d’esprit critique. Nous avons besoin d’interroger, d’admirer, de réfléchir, de motiver, de secouer, de retourner pour faire grandir.
Nous ne pouvons le faire sans les indispensables séances scolaires qui nous permettent d’emmener tout le monde, sur le temps scolaire, à des tarifs compatibles avec nos budgets étriqués. Nous nourrissons nos projets de la programmation exigeante et diverse au meilleur sens du terme du théâtre, des partenariats qui permettent des liens, des rencontres et des passerelles entre les gens, les structures, les compagnies, les artistes et les établissements et les écoles.
Voilà pourquoi nous sommes là, debout, aux côtés de celles et ceux qui sont et font ce théâtre qui est encore aujourd’hui le nôtre, à tous et toutes, notre bien commun, notre patrimoine précieux que nous ne nous laisserons pas confisquer sans batailler de toutes nos forces.
Rendons-nous au théâtre, le plus souvent possible, car le premier soutien que nous pouvons leur apporter c’est d’y aller. Ça réchauffe et ça illumine les soirées !