Ne les oublions pas. Ce n’est pas parce que les médias sont passés à autre chose que les conséquences dramatiques du séisme ne se font pas encore cruellement ressentir. La FSU Ardèche exprime son soutien à tous les habitant·es de cette ville meurtrie. La question de la mobilisation d’un fond d’aide d’urgence aux personnels en cas de catastrophe naturelle a été soulevée au dernier comité départemental d’action sociale de l’Éducation Nationale. Nous souhaitons que le rectorat donne suite à cette demande et, plus généralement, que l’accompagnement de nos collègues et des familles soit et reste à la hauteur de ce drame dans la durée.

Fanny Valla, collègue CPE, témoigne: « J’ai mal à ma ville… Beaucoup d’habitants n’ont plus de logement, ni même de travail,  beaucoup de bâtiments commerciaux ou publics sont détruits, certaines rues sont toujours fermées à la circulation et le ballet des pompiers qui interviennent pour démonter des cheminées, sécuriser des toitures ou coller des avis d’expulsion sur les portes est notre quotidien. La ville est écroulée … 8000 habitants et on a enregistré 2500 signalements de sinistres.

Un élan de solidarité locale est en cours, les fonctionnaires des services publics, les élus, des volontaires se démènent mais une impression de se sentir seul au monde dans ces bourrasques subsiste. Comme si le reste de la France n’avait pas compris que notre planète teilloise était sortie de son axe de rotation.
Certaines écoles primaires rouvrent dans les gymnases de la ville, les établissements privés sont accueillis dans le village voisin. Le lycée devrait être réparti dans quatre établissements de Montélimar. Ce sont nos élèves, nos collègues qui souffrent. Certains qui sont retournés à l’école, sont logés dans un gite, au camping, à l’hôtel ou chez des citoyen·ne·s solidaires.
Les enseignants doivent accueillir leurs élèves, les rassurer, tenter d’exercer leur métier dans des conditions précaires dont l’avenir est flou. Les personnels du conseil régional du lycée Xavier Mallet ont d’ores et déjà été transférés dans d’autres établissements, les autres personnels ne savent pas tous où ils vont pouvoir travailler.
Ce chamboulement, ces incertitudes face à l’avenir, sont vecteurs de souffrance pour tous. »