Le Carrefour Laïque de Privas vous invite Mardi 10 janvier 2017 à 20h30, au Cinéma Le Vivarais à Privas, à la projection du film La Sociale, de Gilles Perret . Projection suivie d’un débat animé par des militants CGT de la Sécurité Sociale de l’Ardèche

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Synopsis

Il y a 70 ans, les ordonnances promulguant les champs d’application de la sécurité sociale étaient votées par le Gouvernement provisoire de la République. Un vieux rêve séculaire émanant des peuples à vouloir vivre sans l’angoisse du lendemain voyait enfin le jour.

Le principal bâtisseur de cet édifice des plus humanistes qui soit se nommait Ambroise Croizat. Qui le connait aujourd’hui ?

70 ans plus tard, il est temps de raconter cette belle histoire de « la sécu ». D’où elle vient, comment elle a pu devenir possible, quels sont ses principes de base, qui en sont ses bâtisseurs et qu’est-elle devenue au fil des décennies ?

Au final, se dresseront en parallèle le portrait d’un homme, l’histoire d’une longue lutte vers la dignité et le portrait d’une institution incarnée par ses acteurs du quotidien.

Ambroise Croizat, ministre des travailleurs…

Ambroise Croizat naît le 28 janvier 1901 dans une famille ouvrière métallurgiste savoyarde. Son père, manœuvre ferblantier, lancera en 1906 la première grande grève pour une protection sociale. Il l’obtient mais il est licencié et doit s’exiler à Lyon. C’est là qu’Ambroise Croizat prend le relais du père qui part vers les tranchées et la guerre. À treize ans, il est ajusteur et ne tarde pas à adhérer à la CGT puis à la SFIO. À dix-sept ans, il anime les grandes grèves de la métallurgie lyonnaise.

En 1927 il devient secrétaire de la fédération des métaux CGTU. Commence alors un long périple en France, où il anime de nombreuses grèves.

Il participe à l’aventure du Front Populaire. En 1936, Ambroise Croizat est élu député de Paris du Parti Communiste dans le 14ème arrondissement. Sur les bancs de l’Assemblée nationale, il impose la première loi sur les conventions collectives qu’il signe de son nom. Mais la route s’ennuage. Le Front Populaire se déchire. Suite à l’accord germano-soviétique, il est arrêté et incarcéré le 7 octobre avec d’autres députés communistes. Fers aux pieds, il traverse quatorze prisons françaises avant de connaître durant trois ans les horreurs du bagne à Alger : les coups, la dysenterie, l’humiliation. Libéré en février 1943, il est nommé par la CGT clandestine à la commission consultative du gouvernement provisoire d’Alger autour du Général De Gaulle. Il y exerce la présidence de la Commission du Travail. Il y déclare :

« Il faut en finir avec la souffrance et l’exclusion. Dans une France libérée, nous libérerons les Français des angoisses du lendemain ».

C’est ce vaste travail, mûri par l’apport du Conseil National de la Résistance qui va aboutir à l’ordonnance d’octobre 1945, instituant la Sécurité sociale. En novembre 1945, Ambroise Croizat est nommé ministre du travail. Il y restera jusqu’au 5 mai 1947. Deux années à bâtir un système envié sur tous les continents. Il laisse à l’agenda du siècle ses plus belles conquêtes : la mise en place de la Sécurité sociale, les comités d’entreprises, la formation professionnelle, la médecine du travail, le statut des mineurs, celui des électriciens et gaziers (cosigné avec Marcel Paul), la prévention dans l’entreprise et la reconnaissance des maladies professionnelles, de multiples ajouts de dignité au code du travail, le statut de la fonction publique, la caisse d’intempérie du bâtiment, la loi sur les heures supplémentaires, etc.

L’œuvre entière d’une vie au service des autres. Ambroise Croizat meurt à Paris le 10 février 1951. Ils étaient un million pour l’accompagner au Père-Lachaise.