Jeudi 23 septembre, à l’occasion du rassemblement devant la DSDEN de l’Ardèche dans le cadre de la journée de grève pour un plan d’urgence dans l’éducation, la secrétaire départementale de la FSU a pris la parole au nom de l’intersyndicale éducation du département. Retrouvez ci-dessous le texte de cette déclaration.

Notre ministre est fort, très fort ! Il écume les plateaux télés, les émissions de radio, les interviews exclusives et se gargarise d’avoir su, contre vents et marées, garder les écoles ouvertes en pleine crise pandémique. À lui seul, il garantit la justice sociale, il promeut la laïcité à l’école avec de très belles affiches, il permet l’école inclusive, il renforce les collectifs de travail,il nourrit le dialogue social, il augmente comme personne ne l’a fait avant lui le salaire des enseignant·es et des AESH ! Ça, c’est ce qu’il se dit le matin en ne se rasant plus et qu’il répète à l’envi à qui veut bien le croire… La vérité est tout autre !

Sa justice sociale consiste à stigmatiser les familles en tenant d’abjectes propos sur une allocation de rentrée qui serait détournée au profit d’achat d’écrans plats ! Et la solution qu’il propose serait de leur retirer tout pouvoir d’agir en envisageant de leur donner des bons plutôt que de l’argent, parce que quand-même y’en a marre de ces profiteurs ! Sa justice sociale c’est fermer toujours plus de postes dans le secondaire alors même que le nombre d’élèves y augmente, et oser même nous raconter qu’il “soutient” les équipes en compensant les fermetures par des heures supplémentaires ! Sa justice sociale c’est l’obligation de scolarité à 3 ans pour contraindre les municipalités à financer les écoles privées à la même hauteur que les écoles publiques !

Son école inclusive laisse, sans formation pour les enseignant·es, sans moyens humains supplémentaires, des enfants handicapés dans des classes surchargées ! Son école inclusive ce sont des Accompagnant·es ESH qui suivent jusqu’à 4 élèves aux profils totalement différents sur 4 écoles ou établissements différents et que l’on change d’affectation et donc d’élèves à suivre d’une année sur l’autre, voire d’un jour à l’autre en cas d’urgence ! Son école inclusive, c’est 1 seul médecin scolaire pour 52 000 élèves en Ardèche !

Sa vision des collectifs de travail se définit par toujours plus de hiérarchie. Il faut des chefs, même au sein des écoles, c’est ça l’école de la confiance ! Placer les directeurs et directrices d’école en position de supérieurs ne réglera pas le manque de temps de décharge, le manque d’aide administrative qu’ils dénoncent depuis tant d’années ! 

Son dialogue social, consiste en la disparition de toutes les instances garantissant l’équité et la transparence dans la gestion des carrières, c’est l’opacité et le fait du prince, avec des nominations hors-cadre et une perte totale de repères pour les personnels ! C’est aussi la réduction des moyens des CHSCT…

Son augmentation, ce sont des primes ou des indemnités que tout le monde ne perçoit pas, qui ne constituent en rien une augmentation de salaire !

La vérité est que si l’école a continué de fonctionner en pleine crise c’est parce que les enseignant·es, les ATSEM, les AESH, les AED, le peu de psychologues de l’Éducation nationale, d’assistantes sociales, d’infirmières et de médecins scolaires, ont à coeur de garder les élèves à l’école et de les faire réussir. C’est nous qui les accueillons au quotidien, qui les rassurons, qui les écoutons, qui les aidons, avec les moyens du bord. Et à bord, il y a peu de moyens.

Nous sommes donc aujourd’hui réuni·es, nombreux, nombreuses, pour réclamer des moyens. Nous avons des idées. Nous vous présenterons notre plan d’urgence pour l’Ardèche le long de notre parcours de manifestation. Le plan de relance ne doit pas alimenter les mêmes riches et puissants. Le plan d’urgence doit concerner nos élèves, vos enfants. Il faut massivement et urgemment investir dans le service public d’éducation et plus largement dans les services publics. Nous voulons rappeler ici la catastrophe qui continue à se dérouler actuellement au sein du service public hospitalier et que ceux qui nous gouvernent vont nous imposer de payer à travers leurs odieuses réformes de l’assurance chômage et des retraites pour continuer d’engraisser leurs très riches amis… Et nous serons le 5 octobre dans la rue à nouveau, aux côtés d’autres professions pour réclamer ce plan d’urgence indispensable à une justice sociale digne de ce nom.