Pour la FSU, la question de l’augmentation des salaires est un impératif de justice sociale, de défense des conditions de vie du plus grand nombre. Alors que l’inflation galope et que les prix de l’énergie atteignent des sommets, les salaires stagnent. Et la Fonction publique n’est pas épargnée ! On semble découvrir que le pouvoir d’achat des fonctionnaires est en chute depuis des années, que les très petits salaires sont légions parmi des agent·es publics pourtant essentiel·les dans le fonctionnement de la société et de l’économie.

Alors que les profits des actionnaires ont continué d’exploser à des niveaux record en 2021 avec près de 137 milliards pour les multinationales du CAC 40, le gouvernement se décide enfin comme par hasard à annoncer le dégel du point d’indice dans la fonction publique « avant l’été » alors qu’il subit une glaciation depuis 2017 ! Les progrès liés au CAC sont largement liés au « quoiqu’il en coûte » et à l’argent public que ces entreprises ont touché sans contrepartie. Combien  de millions pour Sanofi sans contrepartie et surtout sans vaccin. Combien de millions pour Total et les autres. Bref de l’argent il y en a mais pour les riches…

Alors que ce gouvernement a tout mis en œuvre pour saper les services publics en aggravant encore la précarité des agent·es par le recrutements de davantage de contractuelles et en incitant les fonctionnaires à la démission, il nous a servi depuis cinq ans des éléments de langage, manière de tenter de nous enfumer, expliquant qu’il entendait conforter le service public en le modernisant.

Pour la FSU, maltraiter les personnels en les maintenant en dessous du seuil de pauvreté n’a rien à voir avec la modernité ! Le peu d’attractivité de nos métiers dit à lui seul la dégradation évidente de nos conditions de travail. Il faut rappeler que les AESH, “premières de corvées” de l’Éducation nationale,  perçoivent des salaires qui dépassent rarement 800€ par mois, qu’elles subissent des retards de paiement hallucinants, dus à l’indigence des services chargés de gérer leurs dossiers. Comme tou·tes les contractuel·les de l’Éducation nationale, on commence à les payer en général deux mois après leur prise de fonction et les erreurs de calculs sont multiples ! Les ATSEMS dans les écoles, également en première ligne durant toute la crise COVID, sont des personnels qui se sentent méprisés et doivent bénéficier d’une vraie revalorisation.

Revendiquer de meilleurs salaires, c’est exiger une meilleure répartitions des richesses, moins de précarité et moins de rémunérations indécentes pour les quelques nantis qui profitent sur le dos de la population.

Revendiquer de meilleurs salaires c’est dire non à ceux et celles qui engrangent des profits colossaux sans se soucier de la soutenabilité de leur modèle économique court-termiste.

Revendiquer de meilleurs salaires, c’est défendre les métiers de la fonction publique et leur attractivité en permettant aux personnels de vivre correctement et de se sentir considéré·es.

Revendiquer de meilleurs salaires, c’est affirmer aussi que la retraite à 60 ans est finançable, en refusant de torpiller notre système de solidarité né à la Libération et fondé sur la répartition directement liée à la rémunération socialisée du travail.

Ce que porte ce gouvernement n’est pas le progrès social, ce n’est que régression et obscurantisme, preuve en est l’idée du candidat Macron d’instaurer l’apprentissage dès la cinquième. Pourquoi pas le retour à la mine dès 8 ans ?

Qu’on ne nous dise pas qu’on ne peut pas augmenter les salaires, car quand il s’agissait de sauver les entreprises il y a peu, les milliards n’ont pas manqué. Il nous faut continuer de lutter contre ces idées toxiques pour la majorité de la population.