En raison de la crise sanitaire actuelle, les Pages Ardéchoises n°99 du mois de mars ne seront pas distribuées dans les boites aux lettres des syndiqués de la FSU. Mais comme d’habitude, elles sont téléchargeables sur ce site, avec nos autres publications.

Pour les plus pressés d’entre vous, voici en guise d’avant-goût l’édito de la secrétaire départementale.


« Il nous faudra demain tirer les leçons du moment que nous traversons, interroger le modèle de développement dans lequel s’est engagé notre monde depuis des décennies et qui dévoile ses failles au grand jour […] Ce que révèle d’ores et déjà cette pandémie, c’est que la santé gratuite sans condition de revenu, de parcours ou de profession, notre État-providence ne sont pas des coûts ou des charges mais des biens précieux, des atouts indispensables quand le destin frappe […] c’est qu’il est des biens et des services qui doivent être placés en dehors des lois du marché. » On aurait pu croire, à entendre le président le 12 mars, qu’il avait enfin compris que la recherche du profit à tout prix et la destruction systématique des services publics n’était plus possible dans un monde mis à genoux par un virus.

Eh bien non, tout le monde a constaté dans les jours qui ont suivi qu’en fait Macron ne fait que temporiser et placer ses pions dans l’espoir de voir son monde doré à l’or fin se relever pour repartir de plus belle dans sa course infernale. « Malgré les mesures d’urgence, le gouvernement n’ajuste pas l’ensemble de l’économie à la crise sanitaire. La lutte contre le Covid-19 n’est pas la seule priorité : il poursuit une stratégie de croissance en exigeant l’adaptation des salariés. » (MEDIAPART, 19 mars). Non content d’exiger leur adaptation, à l’instar de la ministre du travail qui fustige les entreprises du bâtiment qui arrêtent les chantiers, il ne fait même pas en sorte qu’ils et elles soient protégé·es correctement. Ainsi les enseignant·es qui accueillent les enfants des soignant·es n’ont droit qu’aux fameuses consignes sur les « gestes barrières » pour se protéger, alors même que le site du gouvernement précise qu’une partie des personnes contaminées par le covid19 ne présente pas ou peu de symptômes – tout particulièrement les enfants – mais est pourtant contagieuse, et ce également pendant la période d’incubation.

En revanche, dans sa loi sur l’état d’urgence sanitaire, sous couvert de gestion de l’épidémie, le gouvernement s’engage une nouvelle fois dans un recul des droits des agent-es et des salarié·es. Cette loi en cours d’adoption permettra au gouvenement de modifier par ordonnances « les conditions d’acquisition de congés payés et permettre à tout employeur d’imposer ou de modifier unilatéralement les dates de prise d’une partie des congés payés, des jours de réduction du temps de travail et des jours de repos affectés sur le compte épargne-temps du salarié, en dérogeant aux délais de prévenance et aux modalités d’utilisation définis par le Code du travail, les conventions et accords collectifs ainsi que par le statut général de la fonction publique. »

On a la preuve que ce n’est pas d’abord pour la santé de la population que ce gouvernement continue d’œuvrer.