Retrouvez ci-dessous l’intégralité de la prise de parole de la FSU Ardèche lors des manifestations du 27 janvier 2022.

Nos écoles, nos collèges, nos lycées sont devenus des courants d’air… et pas seulement parce que nous ouvrons les fenêtres autant que possible pour tenter d’évacuer le virus qui galope. Ce sont nos classes qui sont devenues des courants d’air, avec des élèves qui se relaient de cas contact à positif et se repassent bien les microbes mais moins bien les devoirs.

Alors nous aussi on gèle, tout comme notre point d’indice, et on court pour distribuer, rattraper, faire rattraper, redistribuer ce qui a été perdu ou oublié. Et on ne s’en sort pas ! On arrive à peine à faire classe, tant la gestion de toutes ces absences nous prend du temps et vide notre travail de son sens. Et pour les vies scolaires, les directeurs, les directrices, c’est pire ! Plus personne ou presque n’arrive à faire remonter les listings de positifs à la cellule covid !

Mais ça le Ministère ne l’entend pas. Il a fait mine de compatir et de proposer des mesurettes, contraint et forcé par l’immense ras-le-bol exprimé par toute l’Education nationale le 13 janvier.

Dans l’urgence on distribue des masques chirurgicaux (enfin !) et on tente de recruter des personnels précaires pour pallier les gouffres béants du remplacement, pour fournir un peu d’aide administrative aux directeurs et directrices qui deviennent chèvres, pour soutenir un peu les vies scolaires qui explosent… Ces manques ne viennent pas de nulle part !

Qu’on ne s’y trompe pas, la crise sanitaire ne fait que révéler des années de sabordage du service public d’éducation !

Comme depuis le début de cette crise sanitaire, le gouvernement fait des discours, bien forcé cette fois de ravaler un peu son mépris pour nos professions, pour nous les fonctionnaires forcément absentéistes… Sauf que des précaires il y en a déjà plein dans l’Éducation. On a déjà recruté presque tous ceux et celles qui voulaient bien venir s’échiner pour un salaire au lance-pierre. Quant à la vaste blague de faire revenir les jeunes retraité·es, eh bien on dirait que ça ne se bouscule pas non plus de ce côté là.

Ce que nous demandons, c’est la prise en compte réelle de nos difficultés, avec des moyens pérennes pour pallier les retards scolaires accumulés. Ce collectif budgétaire nous le réclamons depuis des mois !

Il faut arrêter de nous raconter que les évaluations ont prouvé que grâce au courage du ministre qui a maintenu les écoles ouvertes à la force de ses petits bras depuis les Baléares, nos élèves ont tout bien rattrapé ! C’est faux ce n’est pas en continuant de supprimer des postes, en augmentant les effectifs des classes (sauf les CP en éducation prioritaire), ni en refusant de voir le problème du déficit de recrutement qu’on va améliorer les choses par la pensée magique chère au candidat Macron.

Il faut prendre le problème à la source : rendre nos métiers de nouveau attractifs, ça nécessite d’améliorer les conditions de travail et d’augmenter les salaires !

Nous avons besoin d’aide! Besoin de personnels spécialisés pour lutter contre les difficultés scolaires, de RASED complets dans les écoles, des infirmières, des assistantes sociales, des psychologues car la crise est aussi sociale et beaucoup trop d’élèves sont en situation de détresse psychologique!

Et que dire du sort que l’on réserve à nos élèves en situation de handicap et à celles et ceux qui les accompagnent au quotidien ? Les changements de protocoles et de règles sont d’une violence inouïe pour ces élèves ! Quant au mépris de l’institution et de nos politiques en général envers les accompagnant·es, il devient insupportable !

Cette journée est aussi l’occasion de porter haut et fort les revendications des AESH qui luttent depuis des mois pour obtenir un peu de reconnaissance, de prise en compte de leurs difficultés qui sont celles de toute l’école, car pour faire une vraie école inclusive il faut vraiment des moyens pas de la pensée magique ! L’urgence et l’indispensable c’est d’obtenir l’alignement du salaire des AESH sur la grille de catégorie B, la possibilité de travailler à temps complet, l’abandon des PIAL et de la politique de mutualisation des moyens outrancière générée par ce système, la création d’un véritable statut de la Fonction publique et le recrutement d’AESH pour permettre à tous les élèves en situation de handicap de bénéficier d’un accompagnement à la hauteur de leurs besoins, il faut en finir avec les mensonges et le saupoudrage qui cachent tellement mal une réalité de maltraitance pour les élèves comme pour les adultes.

Nous étions là le 13 janvier, nous sommes encore là aujourd’hui pour revendiquer :

  • Une augmentation immédiate des salaires, notamment par l’augmentation significative de la valeur du point d’indice !
  • Un recrutement immédiat et à hauteur des besoins de personnels sous statut dans les écoles, les établissements et les services !
  • Toutes les créations de classes, d’heures et de postes nécessaires lors des opérations de carte scolaire à venir !
  • De réelles mesures de protection pour les personnels et les élèves !
  • De véritables mesures de sortie de la précarité pour les AED et AESH concernant les conditions d’emploi et de salaire !