La médecine de prévention

Le Dr Mailhes a présenté son rapport d’activité de l’année 2017-2018. Notons une fois de plus la faiblesse du service médico-social des personnels de l’Éducation nationale avec certes, une assistante sociale (Mme Blanchon), un médecin et une infirmière. Mais le poste de cette dernière est vacant depuis le printemps 2018 faute d’une rémunération suffisante et d’un statut stable.

Des entretiens infirmiers systématiques avaient pu être effectués l’an dernier auprès de personnels particulièrement exposés (profs d’ateliers, EPS…). Le service est en charge de 5270 agents sur le département. De ce fait, les consultations ne sont pas systématiques. Le secrétariat est assuré par des personnels précaires mais néanmoins précieux. Le service suit de plus en plus de personnels (291, en un an, avec 539 rendez-vous) parmi lesquels 46% sont liés à une souffrance au travail. Toutes les consultations ont été réalisées à la demande des intéressé·es, aucune à la demande de l’administration, qui peut demander confirmation de l’aptitude au poste.

Des avancées

Le travail engagé par le CHSCT de l’Ardèche sur les Troubles Musculo Squeletiques prend forme :
D’une part, un guide concernant les sièges utilisables par les collègues de maternelle (guide élaboré par les représentantes FSU et validé par le CHSCT) a commencé à être diffusé via les lettres de la DSDEN aux directeurs et directrices. Il sera consultable sur le PIA (l’extranet du rectorat, accessible de la même manière que le portail e-prof). Ces informations bénéficieront ainsi également aux autres départements de l’académie.

D’autre part, l’organisation d’un stage (financé par le réseau PASS, donc à moitié par la MGEN) ayant pour objectif d’analyser des situations de travail à risques en école maternelle se précise pour l’année scolaire 2019-2020. Ce stage aura lieu dans une des écoles de la circonscription de Guilherand-Granges. Il a pour but de faire des observations avec les enseignant·es et les Conseillers Pédagogiques présent·es et de leur permettre de s’approprier une méthode d’analyse des situations et d’en réduire les risques. Les représentant·es FSU insistent pour centrer la formation sur une approche ergonomique (qui prenne en compte la réalité des contraintes du travail) et non sur une liste de « bonnes pratiques des gestes et postures », culpabilisante et inefficace.

Un questionnaire permettant de déterminer quelles seraient les autres préoccupations des collègues sur ce thème est en ligne. Si vous avez mal, n’hésitez pas à nous en faire part…

La visite effectuée par le CHSCT le 27 avril 2018 au collège des Perrières à Annonay sur le thème des travaux avait pointé, entre autres facteurs des multiples problèmes rencontrés dans une période de travaux, la difficulté pour le chef d’établissement à réaliser le suivi des travaux. Le CHSCT avait préconisé la demande d’un demi-support de personnel administratif. Au Comité Technique Académique du 11 mars, la rectrice a annoncé l’affectation de ce demi-poste pour la rentrée 2019.

Des sujets de réflexion

La question des élèves à besoins éducatifs particuliers est étudiée dans un groupe de travail qui cherche notamment à diffuser les expériences en place dans certaines circonscriptions du premier degré : des pôles ressources dans les circonscriptions sont mis en place et des référentes au niveau départemental existent. L’étape suivante sera d’informer les collègues dans les collèges et les lycées afin de faire avancer la prise en charge effective de ces élèves et d’établir un lien avec ce qui est fait entre le premier degré et le second degré.

Un compte-rendu de visite

Une délégation s’est rendue dans une classe unique en co-enseignement en février afin de mesurer l’impact de ce nouveau type d’organisation sur les conditions de travail des personnels. Cette école, située en zone rurale isolée, a la particularité d’accueillir un nombre important de familles de catégories socioprofessionnelles défavorisées, à la relation souvent compliquée voire conflictuelle avec l’école. Cette donnée impacte fortement le quotidien des enseignant·es notamment car elles doivent assurer un suivi rapproché de certains élèves.

Ceci nécessite une coordination précise de la communication et s’ajoute à des temps de préparation très importants du fait de la nécessité de s’organiser à deux pour tous les niveaux. Cette surcharge de travail est vécue comme une difficulté engendrant une fatigue importante et un empiétement conséquent du travail sur le temps personnel mais la variété des tâches et le travail collaboratif sont aussi des sources d’épanouissement.

Un travail d’amélioration des retours aux écoles suites aux signalements de situations préoccupantes est en cours au sein du service social de la DSDEN en faveur des élèves. Il devrait permettre aux personnels d’être en capacité de mieux gérer les suites, qui apparaissent comme souvent problématiques.

Des questions en cours de traitement

Une première restitution de la visite d’un lycée du sud Ardèche a été réalisée. Les personnels de ce lycée font face à de nombreuses situations difficiles tant à la vie scolaire que dans le pôle administratif. Le CHSCT constate la nécessité pour ces services de pouvoir harmoniser les pratiques et de favoriser une meilleure compréhension des missions de chacun·e afin de donner du sens au travail et de mieux appréhender (la contribution de chacun·e dans) la globalité du travail effectué. Les préconisations effectuées par une délégation rectorale à la rentrée 2018, visant à améliorer la communication et le fonctionnement des services, n’ont pas vraiment été suivies d’effet à ce jour.

Un point a été fait sur les différentes fiches du Registre Santé et Sécurité au Travail en cours. Ces fiches abordent des problèmes variés touchant aussi bien des établissements en travaux, des personnels administratifs des collèges, des personnels du Service gestionnaire de l’enseignement privé à la DSDEN, des questions de relations entre les Professeur·es des Écoles et les mairies ou avec les parents, des personnels de vie scolaire.

À ce sujet, les représentant·es FSU attirent l’attention sur les personnels CPE dont le rôle charnière au sein d’un établissement les expose à des situations spécifiques.

Le cas d’un établissement d’éducation spécialisée est également abordé ; si la situation de cette année s’est stabilisée, nous avons insisté sur le fait que, dans le cas où des enseignant·es non volontaires et non formé·es y seraient affecté·es à la rentrée 2019, un accompagnement rapproché et séquencé leur soit garanti par l’administration, afin d’éviter les situations problématiques déjà constatées à plusieurs reprises.

Conclusion

Le CHSCT reste une instance de dialogue où les conditions de travail des personnels peuvent être abordées et analysées et où des réponses peuvent être formulées et des actions de prévention imaginées. On peut y prendre la mesure des difficultés rencontrées par l’ensemble des personnels. Néanmoins, certains sujets restent difficiles à porter, par exemple celui d’un travail à mener avec le département concernant les travaux dans les collèges, notamment en amont afin que la parole des personnels soit véritablement entendue et donc prise en compte.