Déclaration liminaire des représentants des personnels de la FSU
CDEN du 25 août 2016

Lors du CDEN du 26 mai, l’administration avait refusé de présenter les nouvelles demandes de dérogation « Hamon », indiquant que les textes ne permettaient de nouvelles entrées dans ce dispositif. Notre organisation avait fait part de ses réserves quant à cette interprétation.

Au final à une semaine de la rentrée, un CDEN est convoqué avec pour seul point à l’ordre du jour les horaires de 4 écoles pour l’année scolaire qui va débuter. De quelle information dispose à ce jour les parents ? Les horaires seront-ils annoncés le jour de la rentrée ? Une telle situation fragilise un peu plus le service public sur ces territoires.

Cet épisode est une nouvelle illustration d’une réforme des rythmes mal ficelée et qui met au jour année après année de nouvelles incohérences ! Sur ce sujet, notre organisation continue à exiger la convocation du groupe de suivi départemental qui ne s’est pas réuni depuis plus d’un an et demi ! Celui-ci pourrait, par exemple, mener une étude exhaustive quant à la réalité de la mise en place des Temps d’Activité Périscolaire sur l’ensemble du territoire, de l‘évolution du volume et du contenu des activités proposées ainsi que du coût pour les familles.

Pour ce qui est du gain pour l’apprentissage des élèves, trois ans après la mise en place de la réforme des rythmes scolaires, les différents rapports confirment un certain nombre de points d’alerte que le SNUipp-FSU avait déjà fait valoir à travers ses enquêtes menées auprès des enseignants dès la fin 2014.

Le dernier rapport de l’Inspection générale souligne par exemple que si la matinée supplémentaire, permettrait de mieux traiter les programmes, cela renforce néanmoins une désorganisation des enseignements avec un poids accru des disciplines dites fondamentales le matin au détriment de l’EPS, des sciences ou encore des arts. Il soulève aussi la difficulté en maternelle avec notamment la question de la sieste et la question de l’absentéisme particulièrement le samedi matin mais aussi le mercredi matin.

De même, la réforme a profondément déstabilisé les écoles en dégradant les conditions de travail des enseignant-es et les conditions d’apprentissages sans faire preuve de son efficacité sur la réussite des élèves. Il faudra donc attendre 2017 et les études entreprises par la Degesco pour évaluer l’incidence de la réforme sur la réussite des élèves.

Ce dossier est donc loin d’être clos. De nombreuses évolutions sont indispensables. Les organisations de l’année, de la semaine et de la journée doivent être remises à plat. Le SNUipp-FSU exige l’abandon de la réforme et l’écriture d’un nouveau décret en y associant tous les professionnels concernés et en s’appuyant sur les expérimentations et recherches.

Durant l’été, la loi de régression du droit du travail a été promulguée. Celle-ci l’a été sans discussion avec les organisations syndicales, sans débat avec la représentation nationale. Le procédé en dit long sur le niveau de notre démocratie ! De telles méthodes sont la preuve, s’il en était besoin, que ce texte de régression sociale reste minoritaire dans le pays.

Les mobilisations initiées depuis six mois n’ont pas été entendues par ce gouvernement. Qu’à cela ne tienne ! La détermination, malgré le passage en force à l’assemblée nationale, reste intacte.(lire le communiqué de l’interpro)

Les organisations (CGT, FO, FSU, Solidaires, UNEF, UNL, FIDL) donnent rendez-vous à l’ensemble des salarié-es, privé-es d’emploi, étudiant-es, lycéen-es, retraité-es pour une journée d’actions et d’initiatives le 15 septembre pour obtenir l’abrogation de la loi Travail et conquérir de nouvelles garanties et protections collectives.

La ministre de l’éducation a fait le choix de faire du "sécuritaire" un axe fort de sa conférence de rentrée. La FSU rappelle avant toute chose que "l’École" est un lieu sûr et que les enseignants ont la sécurité de leurs élèves chevillée au corps.

Si l’organisation d’exercices pendant l’année scolaire, la tenue d’une réunion avec les parents d’élèves et la connaissance par les personnels du plan particulier de mise en sûreté face aux risques majeurs (PPMS) sont de la compétence de l’institution scolaire, par contre, la surveillance de la voie publique, la nécessité de deux moyens d’alertes différents et la sécurisation des établissements relèvent clairement de la compétence des collectivités locales.

Afin que les mesures soient effectivement prises, il est primordial que soit clairement précisé ce qui relève des responsabilités de chacun et de faire confiance aux équipes enseignantes, auxquelles devront être accordés du temps et de la formation pour se préparer au mieux.

A cette rentrée, l’école doit fonctionner dans la sérénité. Les enseignants doivent pouvoir se concentrer sur les apprentissages des élèves, ce qui est leur mission fondamentale.

Pour cela, ils sont en demande d’une véritable politique éducative permettant de lutter contre les inégalités scolaires. Ils sont également convaincus qu’ils ne parviendront à faire partager les valeurs de la République – Liberté, Égalité, Fraternité – que si celles-ci s’incarnent partout dans la société. La FSU sera particulièrement attentive à ce que la formation des futurs citoyens se fasse sur des valeurs de fraternité, de liberté et de solidarité et dénoncera et rejettera toute communication visant à faire de l’Autre, de celui que l’on ne connait pas, de celui qui est différent, un ennemi potentiel.