Les représentant·es FSU ont siégé à la Commission Départementale d’Action Sociale du 14 avril 2022. En voici un compte-rendu pour le moins inquiétant concernant le sort fait aux catégories les plus précaires de l’Éducation nationale.

Sur les 30 000€ de budget alloué (en année civile) pour les personnels de l’Éducation nationale de l’Ardèche, 6 600€ ont déjà été attribués lors de 3 réunions depuis janvier.

Gros sujet d’inquiétude en préambule : les versements des deux dernières aides, accordées le 24 mars, n’ont pas été faits suite à un problème de « retard d’ouverture de crédits »… Pour des personnels déjà en grande détresse, c’est carrément la catastrophe !

Onze dossiers sont examinés ce jour, parmi lesquels la moitiés sont présentés pour des AESH, preuve si c’était nécessaire de la précarité que subissent ces personnels. Quatre d’entre elles sont des mères isolées avec de toutes petites ressources et aucune marge de manœuvre pour parer aux coups du sort ou aux difficultés du quotidien (pneus à changer, problèmes de santé, factures qui s’accumulent, coût de l’énergie ou du carburant…). Ces dossiers représentent 6 050€ d’aides (et 1 500€ de prêt, avance sur salaire non comptés dans l’enveloppe).

Et quand les retards et les erreurs de l’administration s’en mêlent, la réaction en chaîne est explosive et la situation peut rapidement devenir très grave. Dans un des dossiers, situation récurrente sur lesquelles les représentantes FSU interviennent beaucoup trop régulièrement, une AESH ayant subi un arrêt maladie a touché des indemnités journalières de la sécurité sociale mais aussi, par erreur, a continué à percevoir son salaire. Ce « trop-perçu » augmente ses revenus, de manière artificielle, mais l’administration fiscale comme la CAF répercutent immédiatement ces hausses, avec pour conséquences une baisse du montant des aides sociales attribuées à la personne concernée. Plus ou moins rapidement, les largesses indues de l’administration vont être réclamées, en général avec des délais inversement proportionnels au temps qu’il a fallu pour que l’erreur soit constatée. Et pas moyen de faire entendre raison à qui que ce soit, ce qui est perdu ne sera pas réattribué, sinon au terme d’un combat titanesque. La seule chose possible, c’est attribuer une aide exceptionnelle : l’institution tente de réparer ou compenser ses propres erreurs, de manière souvent incomplète et sans commune mesure avec le préjudice subi en termes d’angoisse, de perte de temps voire de difficultés financières majeures et handicapantes.

Dernier sujet peu rassurant : suite au retard de versement des salaires de nombreux AED et AESH fin janvier, les services départementaux et rectoraux se sont engagés à fournir des attestations prouvant que le retard était dû à une erreur de l’administration pour que les personnels mis en difficultés par leur banque notamment puissent se défendre. Or nous n’avons aucune confirmation que cet engagement a été suivi d’effet. Nous lançons donc un appel à témoins : si vous avez été dans cette situation, merci de nous contacter, que le document promis vous ait été envoyé ou pas (fsu07@fsu.fr).

En cours de réunion, remarque nous est faite qu’en moins de quatre mois, le niveau de l’enveloppe baisse dangereusement mais nous, représentantes des personnels, tenons à ce que les appels à l’aide puissent être suivis d’effet, dans la mesure des maigres possibilités de cette instance. Et si nous arrivons au bout des moyens alloués, il faudra bien obtenir une rallonge. L’État semble être en capacité de trouver de l’argent pour certains secteurs quand il en a besoin…