Il y a encore eu du monde dans les rues mardi 28 pour la 10ème journée d’action contre la réforme des retraites. En Ardèche, près de 10 000 personnes ont battu le pavé :
- 300 à Tournon ;
- 1 350 à Privas
- 3 200 à Aubenas ;
- 4 500 à Annonay.
Dans sa prise de parole lors de ces rassemblements, la FSU a continué à déconstruire le mythe d’une réforme supposé « juste » et « nécessaire » (voire même « de gauche » selon le ministre Dussopt) tout en dénonçant les violences policières plus que jamais inquiétantes.
En attendant les horaires et lieux des rendez-vous prévus pour la prochaine journée (le jeudi 6 avril), retrouvez ci-dessous le texte de cette prise de parole ainsi que les communiqués de l’intersyndicale nationale concernant le 6 avril et les violences policières.
Voici la recette de la retraite à 64 ans à la sauce Macron :
- Tout d’abord, faire fondre les cotisations sociales des grandes entreprises.
- En même temps, mettre à feu doux l’impôt sur les grandes fortunes…
- Laisser mijoter le tout jusqu’à créer un déficit prévisionnel des caisses de retraites.
- Attention à bien prévoir de nombreux milliards d’euros de cadeaux fiscaux pour que la sauce prenne…
- Une fois les copains du CAC40 bien engraissés, laisser diffuser la délicate odeur de l’allongement de l’espérance de vie…
- Puis prendre des grands médias en carton dans lesquels vous mélangez de la peur du déficit, de l’espoir d’une retraite à 1 200€ et une pincée de culpabilisation.
- Ensuite, couper net tout débat au sénat et à l’assemblée nationale.
- Faire saisir à feu vif le vote des députés à 49.3 degrés.
- Saupoudrer le tout d’un mépris des manifestations.
- Hacher menu tout débordement de colère.
- Laisser reposer jusqu’à épuisement.
Mais la recette ne se passe pas comme prévu Monsieur Macron, le mépris et le déni de démocratie ont mis le feu à la cuisine ! La maison brûle et l’extincteur est à portée de main : c’est le retrait de la réforme !
Même si en Ardèche nous sommes à l’écart de la répression des manifestations dont nous voyons les images dans tous les médias, il est indispensable pour la FSU de dénoncer les dérives inacceptables qui font que la France est montrée du doigt dans le monde entier pour la gravité des violences policières à l’œuvre dans les grandes villes et ce week-end à Sainte-Soline.
Le rapporteur spécial des Nations unies pour la liberté de réunion « rappelle que les manifestations pacifiques sont un droit fondamental que les autorités doivent garantir et protéger ». La commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe a déclaré que « Les conditions dans lesquelles les libertés d’expression et de réunion trouvent à s’exercer en France dans le cadre de la mobilisation sociale contre la réforme des retraites sont préoccupantes ». La LDH appelle « à l’arrêt immédiat des violences policières et à la reprise d’un débat démocratique serein dans le respect des principes constitutionnels ». Le Syndicat de la Magistrature appelle ses membres « à refuser de donner un vernis judiciaire à des opérations de police qui ne sont plus au service de la protection de la population mais de sa répression ».
Suite aux blessures infligées à deux personnels de l’Éducation nationale à Rouen, l’intersyndicale éducation a condamné hier dans un communiqué « la stratégie présidentielle qui consiste à passer en force avec le 49.3 une réforme dont personne ne veut et à utiliser la violence et la répression contre les jeunes, les salarié·es, les retraité·es. Dans les actes, comme dans les paroles, le président de la République use et abuse de provocations et continue ainsi de souffler sur les braises de la crise sociale et démocratique. Emmanuel Macron porte une lourde responsabilité dans la situation actuelle : son attitude irresponsable a nourri une immense colère. Il est le seul responsable de cette situation. En maintenant sa réforme contre l’immense majorité de la population, il piétine la démocratie. La seule solution c’est qu’il retire immédiatement sa réforme des retraites ! ».
Il y a trois sortes de violence. La première, mère de toutes les autres, est la violence institutionnelle, celle qui légalise et perpétue les dominations, les oppressions et les exploitations, celle qui écrase et lamine des millions d’Hommes ( et de femmes) dans ses rouages silencieux et bien huilés.
La seconde est la violence révolutionnaire, qui naît de la volonté d’abolir la première.
La troisième est la violence répressive, qui a pour objet d’étouffer la seconde en se faisant l’auxiliaire et la complice de la première violence, celle qui engendre toutes les autres.
Il n’y a pas de pire hypocrisie de n’appeler violence que la seconde, en feignant d’oublier la première, qui la fait naître, et la troisième qui la tue.
Helder Camara (7 février 1909 – 27 août 1999)
Le communiqué de l’intersyndicale nationale concernant les violences policières :
Le communiqué de l’intersyndicale nationale annonçant le 6 avril après le 28 mars :