La gauche a été élue notamment grâce aux manifestations de 2010 pour défendre nos retraites. Il y a eu 8 millions de manifestants dans la rue, cette année là. Tout le monde se souvient des « points fixes » faits par le PS et tous ses dirigeants sur le passage des cortèges. Tout le monde se souvient des jeunes du MJS qui criaient « 60, 60, 60 à taux plein ». Les huit syndicats ont organisé des cortèges dans l’unité de bout en bout depuis le mois de juin jusqu’en novembre. 75 % de l’opinion était pour la retraite à 60 ans sans décote. On a été au bord de l’explosion. Sarkozy, forcené, retranché dans son bunker de l’Elysée n’a rien voulu entendre, mais il l’a payé électoralement. Rien de tout cela ne s’oublie.

La gauche n’a pas été élue pour attaquer nos retraites mais pour les restaurer. Les mauvaises réformes, toutes injustifiées, de la droite, en 1993, 1995, 2003, 2007, 2010, ont baissé nos retraites en moyenne de 30 %. C’est déjà énorme comme recul – d’autant plus inacceptable que la France n’a jamais été aussi riche. La moyenne des retraites des femmes est en dessous de 1000 euros, celle des hommes est autour de 1400 euros, la moyenne générale est de 1200 euros : comment vivre décemment avec ça ? Il faut les ré augmenter, les indexer sur les salaires, il faut l’égalité femmes hommes, pas de retraite en dessous du Smic.

Tous les racontars, tous les schémas et plans compliqués, tous les mensonges et légendes sur les « déficits », sur la « démographie », « l’allongement de la vie » tout ça n’a qu’un but : allonger les annuités, retarder les départs, désindexer les retraites des prix, tout ça ne vise qu’à baisser le niveau des pensions.

La vérité, c’est que nos retraites ne sont pas en danger, 90 % de la dette ne provient pas de nos caisses de retraite ni de la sécurité sociale. Et les 10 % de la dette qui en proviennent sont tout à fait contestables, conjoncturels, seulement dus au chômage, au blocage des salaires et des cotisations sociales.

La retraite par répartition, c’est du solide : elle va directement de ceux qui travaillent à ceux qui sont en retraite. La retraite ce n’est pas une épargne, c’est du salaire. Pas besoin de passer par les fonds de pension risqués et maudits.

Alors oui, on peut, on doit garder la retraite que la gauche a mise en place il y a 30 ans. Si on vit un peu plus longtemps, c’est pour en profiter plus longtemps et si on vit plus longtemps c’est en grande partie grâce à la retraite à 60 ans. Tous les métiers sont durs entre 60 et 65 ans. D’ailleurs l’espérance de vie en bonne santé baisse depuis 2008, de 64 vers 63, 62 ans… On veut du bonheur à la retraite, des années à soi, pas une retraite grabataire.

Les annuités cotisées au travail baissent dans la vie réelle, 40 % des retraites subissent une décote, et pour les autres, ce sont les annuités validées au chômage qui augmentent…

La FSU rappelle son attachement au code des pensions, dispositif intégré au statut des fonctionnaires. Il a en outre la qualité majeure de définir le niveau de pension souhaité, les 75% du traitement des six derniers mois. La référence des 37,5 annuités demeure la référence pour la FSU.

Revenons à 60 ans pour tous, ça fera au moins du travail pour les jeunes !