Dans les collèges et lycées, cette époque est celle de l’attribution des moyens pour la prochaine année scolaire. Le rectorat a reçu l’enveloppe d’heures d’enseignement à distribuer aux établissements des départements de l’académie. Et c’est une mauvaise nouvelle de plus : le second degré est au pain sec et à l’eau, avec une baisse de 63 postes qui impactera lourdement les lycées, et ne permettra pas de suivre la hausse des effectifs attendus en collège.

Cette année, l’annonce des moyens pour septembre 2020 tombe dans au milieu d’un mouvement social qui mobilise de nombreux personnels du second degré. Il y a d’abord la lutte contre la destruction de notre système de retraite, mouvement long débuté dès décembre, face auquel Macron et ses ministres jouent l’enfumage de l’âge pivot en pariant sur un essoufflement des grévistes et une signature des « réformistes ».

Mais dans la Fonction Publique, il y a aussi l’application de la nouvelle loi qui prive les fonctionnaires du fonctionnement démocratique et statutaire qu’est le paritarisme, et l’annonce de l’imminence d’une nouvelle période de gel du point d’indice.

Dans l’Éducation, Blanquer fait semblant d’avoir conscience du problème posé par la perte d’attractivité du métier, notamment en termes de rémunération : il annonce des hausses de salaires floues quand à leur forme et leur répartition, mais clairement assujetties à une redéfinition (comprendre « un alourdissement ») des missions. Ce qui passe plutôt mal chez les enseignant·es, en particulier celles et ceux des lycées confronté·es en ce moment aux « bacastastrophiques » E3C imposés par un ministère sourd aux alertes et récriminations de l’ensemble de la communauté éducative (chef·fes d’établissements inclu·es).

Dans ces conditions, les représentant·es SNES-FSU et SNEP-FSU des personnels du second degré ne pouvaient se résoudre à siéger comme si rien n’était face à leur administration dans les Comités Techniques de l’académie et des départements. Ils n’étaient pas les seuls puisqu’ils ont été rejoints par l’ensemble des représentants des autres organisations syndicales. Ainsi, en Ardèche, le se-unsa, le Sgen-Cfdt et Sud Education se sont joints à la FSU pour signer le courrier expliquant au DASEN pourquoi ils ne se rendraient pas au Comité Technique Spécial Départemental du 20 février. Voici le courrier en question.