CHSCT du 8 juin 2017
Déclaration liminaire FSU
Les orientations stratégiques du Ministère en matière de politique de prévention des risques professionnels dans les services et les établissements de l’Éducation nationale pour l’année scolaire 2016-2017 expriment la nécessité d’impulser « une véritable amélioration des conditions de travail pour l’ensemble des personnels, afin de faire progresser la qualité du service public d’éducation et du climat scolaire ».
Dans certains domaines, nous pouvons noter des avancées :
- un travail sur le traitement des fiches des registres de santé et sécurité au travail permet de faire émerger des pistes pour que ces outils commencent à être utiles aux personnels qui les remplissent.
- Les problématiques de santé au travail vont être évoquées dans les réunions de chefs d’établissement du second degré.
- Un plan de prévention des RPS se met en place dans l’académie.
Pourtant, parallèlement, les pratiques conduisant à une détérioration des conditions de travail persistent. Lorsque les personnels ont recours aux outils de prévention mis à leur disposition, ils n’obtiennent à ce jour pas toujours de réponse ni même d’accusé de réception. En référence à ces avancées, les collègues relatent une charge de travail qui augmente et qui est rendue de plus en plus prégnante par les injonctions, obligations, consignes et dates limites qui pleuvent sans discontinuer. A contrario, la hiérarchie se dédouane trop souvent, en matière de délai de réponse et de traitement des questions. Trop souvent aussi, aucun accusé de réception ne vient attester du début de prise de connaissance, si ce n’est de prise en charge, du dossier transmis.
Le travail réel des personnels est encore largement absent des débats alors même qu’on admet, dans le domaine de la recherche, que le meilleur expert de son travail est le travailleur lui-même. Lorsque les personnels, lors d’une visite d’établissement, expriment explicitement les difficultés rencontrées dans leurs relations avec leur hiérarchie, mettant le doigt sur des dysfonctionnements, il est difficile de reprendre leur analyse sous prétexte de la neutralité du CHSCT. Pour nous, les éléments réels factuels ne doivent pas être édulcorés, sous peine de les faire apparaître comme de simples ressentis.
Enfin le fonctionnement du CHSCT ne prend pas suffisamment en compte le travail accompli par les représentants du personnel. Alors qu’en 2015-2016 des axes de travail avaient été tracés en concertation sur, par exemple, les sièges ergonomiques ou la gestion des conflits, nous constatons que les actions engagées sont freinées, voire bloquées, par des procédures de contrôle réduisant considérablement la mise en œuvre des actions de prévention.
Nous restons persuadés que cette instance a un potentiel d’utilité important pour les personnels. Des progrès existent, mais l’institution doit impérativement mettre en pratique une préconisation connue de tous dans la prévention des risques psycho-sociaux : redonner la main aux personnels sur leur travail, leur faire confiance et leur apporter la reconnaissance de ce travail, à tous les niveaux.