Le premier Comité Hygiène Sécurité et Conditions de Travail départemental de l’année étant réuni ce matin, il nous a semblé important de revenir sur les consignes données par le ministère de l’Éducation Nationale (voir ici), en lien avec celui de l’Intérieur, à grand renfort de battage médiatique.
Nous avons donc fait la déclaration suivante :
"Veiller à la sécurité des élèves et des personnels dans les établissements scolaires est fondamental dans le contexte actuel.
Cependant l’impact des consignes de sécurité sur l’organisation du travail des établissements scolaires nous inquiète. Les mesures de sécurité mises en place perturbent voire empêchent les personnels d’assurer convenablement leurs missions premières.
Dans le premier degré, l’injonction faite aux directeurs et directrices d’être joignables à tout moment y compris sur leur téléphone personnel interfère clairement avec leur travail.
Dans les établissements secondaires, la mobilisation des AED pour assurer la surveillance des entrées dépouille partiellement le service de la vie scolaire ce qui aura des répercussions sur le travail de tous les personnels.
Les contrôles des entrées et sorties suscitent des tensions entre les personnels et les élèves dans certains lycées.
Dans certains établissements, il est demandé au personnel d’effectuer un contrôle visuel des sacs, mais quelle est leur responsabilité étant donné que la légalité d’une telle procédure n’est pas avérée lorsqu’elle est effectuée par un personnel de l’Éducation nationale ? Comment résoudre le conflit si quelqu’un refuse de se soumettre à ce contrôle ? Les mêmes questions se posent lorsqu’il s’agit de contrôler l’identité d’un adulte.
Que penser des conséquences (psychologiques et relationnelles) du mélange des genres entre les missions dévolues au personnel de l’Éducation nationale et ces missions de contrôle ? (De plus les modalités d’application des consignes des sécurité ont pu fluctuer depuis la rentrée, ajoutant à la confusion existante.)
Il est impératif que les responsabilités de chacun soient clairement établies et qu’un appui institutionnel soit apporté aux personnels, notamment par exemple dans le cadre des exercices « attentat intrusion ».
Ces contradictions majeures entre injonction et réalité du travail des personnels nous incitent à demander que soient renforcées l’information et la formation tout comme il nous paraît hautement souhaitable en terme d’enjeu éducatif de ne pas cultiver la surenchère de la peur dans l’école."
Des outils pour accompagner les personnels sont "en cours d’élaboration" et les exercices "attentat intrusion" ne doivent pas obligatoirement être organisés avant la Toussaint, seulement "si possible". Voilà la réponse qui nous a été faite. On ne sait pas combien d’écoles et d’établissements ont déjà fait ce type d’exercice, sans véritable appui institutionnel.