1. Extraits du bilan de prévention départemental
Un groupe de travail académique a fait une étude intéressante sur les effets de la COVID sur les conditions de travail, reste à savoir ce qui sera fait de ses conclusions.
Plusieurs actions ont été suspendues ou retardées pour cause de virus encore, dont une action d’information en lien avec l’ARS dont nous espérons qu’elle ne sera que retardée (voir pour plus d’info le site de l’INRS).
Nette augmentation du nombre de fiches RSST pointant la surcharge de travail en 2020 des directeurs et directrices d’écoles, rien de très étonnant mais dans les chiffres officiels ça a le mérite de mettre en avant une problématique importante.
2. La prévention passe par les personnels de prévention… mais encore faudrait-il qu’il y en ait !
Toujours pas d’infirmière de prévention départementale, le poste n’est pas attractif.
Les assistant·es de prévention dans les collèges et les lycées ? L’Éducation nationale compte plutôt sur les collectivités territoriales pour que celles-ci prennent en charge la formation de leur propre personnel. Et une fois les assistant·es de prévention désigné·es et formé·es, il reste encore à faire connaître leurs noms aux personnels de leurs établissements !
Pour le premier degré, la liste est facile à faire puisque ce sont les CPC (Conseiller·e Pédagogique de Circonscription) spécialisé·es en EPS. Cependant cette mission, qui leur a été imposée il y a quelques années déjà en plus du reste, est souvent la cinquième roue du carrosse et on peut le comprendre.
3. Groupe de Travail des directrices et directeurs d’écoles
Nous avons posé la question sur les objectifs des réunions car les retours que nous avions pointaient des prises de parole très descendantes et pleines d’autosatisfaction de l’administration qui expliquait à qui voulait l’entendre tout ce qui était mis en place et rendait donc la vie tellement facile. Nous avons sans doute un peu vexé M. le Directeur académique qui nous a répondu que ce n’est pas une réunion de syndicalistes, ni même un groupe de travail mais un groupe de pilotage, que notre interprétation est erronée et que la charge de travail est très bien prise en compte, les demandes faites ont été entendues, l’école inclusive est bien couverte, la formation sur la gestion de conflits a été très appréciée et les outils des directeurs seront examinés au niveau académique désormais… Tout va très bien donc !
Nous avons cependant repris la parole pour rappeler que ces groupes, à l’origine prévus pour faire un travail en concertation, ont été constitués suite au suicide de Christine Renon.
Nous avons aussi fait part de notre satisfaction qu’une formation à la gestion de conflits puisse enfin bénéficier à de nombreux personnels (214 directeurs et directrices sur 290 auraient pu en bénéficier) car cela fait plusieurs années que nous le demandons.
La lettre d’info des directeurs nous étant présentée comme l’arme ultime d’allègement du travail à porter entièrement au crédit de l’attention de l’administration, nous avons également signalé qu’elle a été mise en place suite à un travail d’enquête mené par les militant·es du Snuipp-FSU il y a quelques années, dans le cadre de « chantiers métiers » menés en coordination avec les syndicats…
4. Choix des médecins experts dans le cadre de la commission de réforme
Suite à des retours de collègues témoignant de rendez-vous traumatisants avec des experts censés statuer sur l’imputabilité au service d’accidents survenus dans le cadre professionnel, nous avons demandé que lorsqu’un problème de ce type a été signalé, les experts désignés soient écartés de la liste des adresses. Les convocations sont faites suivant la spécialité et le premier critère est celui de la proximité géographique.
Nous avons demandé qu’un courrier soit envoyé en ce sens en direction des services compétents de la DSDEN, du rectorat et de la DDCSPP (qui organise les commissions de réforme et comités médicaux de toutes les fonctions publiques).
Si des collègues ont un doute par rapport à une convocation, il ne faut pas hésiter à nous consulter !
5. Brigades COVID, c’est pas gagné…
Ces contractuel·es, enseignant·es du premier degré et AED pour le second ont vu leur contrat se terminer aux vacances de février, et n’ont été réembauché·es qu’une semaine après la rentrée. Résultats des courses : 3 postes restent vacants dans le premier degré et le DASEN n’hésite pas à nous dire que si nous avons dans notre entourage quelqu’un qui serait susceptible d’être intéressé·e, il ne faut pas hésiter.
Nous avons répondu avoir déjà été sollicitées pour pallier des remplacements non assurés en lettres modernes…
6. Quel suivi des fiches SST ?
Les fiches SST sont de plus en plus utilisées par les collègues pour signaler des situations problématiques. Leur traitement laisse encore des zones d’ombre.
Petit rappel : lorsque le problème n’est pas réglé à l’échelle locale, la fiche est transmise à la DSDEN et au CHSCT. C’est la hiérarchie qui doit traiter le problème et elle en rend compte au CHSCT.
Les représentantes du CHSCT veillent à ce que cela soit fait et c’est un des points à l’ordre du jour des 3 CHSCT annuels. Or, si une réponse orale nous est faite, il est fréquent qu’aucune trace écrite ne parvienne au final au personnel ayant rédigé la fiche.
Les représentantes du personnels bataillent pour que la fiche suive le circuit prévu. C’est indispensable pour l’intéressé·e et pour s’assurer que les dires correspondent bien à la réalité.
Mais ce qui est une évidence pour les personnels et leurs représentantes ne l’est pas pour l’administration qui a sans doute quelque chose à perdre dans le respect des procédures…
AVIS présentés par les représentant·es des personnels, votés à l’unanimité, avec les réponses de l’administration (MAJ du 4 mai 2021).
Avis n°1 :
Les membres du CSHCT départemental réunis le 25 mars 2021 demandent que l’employeur garantisse la gratuité des tests organisés au sein des établissements et écoles.
Suites données par l’administration
« Cette demande a été transmise au niveau académique. »
Avis n°2 :
Les membres du CHSCT départemental réunis le 25 mars 2021 demandent que les personnels infirmiers ne soient pas détournés de leur mission première, celle d’être auprès des élèves, par des demandes d’intervention extérieures, notamment pour pratiquer les tests COVID.
Les infirmières ont, de plus, des missions dans les écoles de secteurs où elles doivent pallier depuis longtemps à l’insuffisance du nombre de médecins scolaires.
Il est impératif que soit pris en compte le fait que la situation sanitaire donne une surcharge de travail significative à ces personnels dans l’accueil et l’écoute des élèves : situations d’urgence et de détresse psychologique, scarifications, crises d’angoisse, tentatives de suicides, en plus des urgences liées à la circulation du virus dans les établissements.
S’il est important que tous les personnels participent à l’effort national, il est impératif que ces mêmes personnels ne soient pas dévoués à pallier un manque d’anticipation, d’organisation et de moyens dédiés à la gestion de cette crise.
Les infirmier·es, les médecins sont des conseillers en santé précieux et rares. Il est donc impératif de les préserver au sein de l’Éducation nationale.
Suites données par l’administration
« La pandémie impose certaines priorités. Tous les personnels sont à remercier pour leur engagement. »
Mise à jour du 4 mai 2021
Les représentants des personnels ont pu prendre connaissance des réponses de l’administration aux avis voté lors du CHSCT. Chacun appréciera la qualité de ces « suites données » que nous avons ajoutées aux avis ci-dessus. Cela montre surtout que les priorités ne semblent pas hiérarchisées de la même manière chez le DASEN et chez les personnels…
Terminons donc avec un témoignage qui, lui, a du sens : interrogée sur le sujet, une infirmière nous a répondu qu’au moins, faire cracher des enfants dans des tubes pendant une journée, ça la repose car ça lui donne le sentiment d’avoir la main sur son travail, d’être en capacité de mener une tâche à bien, plutôt que de courir partout sans jamais avoir les moyens de faire les choses correctement.