Le département se verrait bien habiller les problèmes de l’école en fournissant des uniformes…
Dans leur conférence de presse de rentrée, le président du département et ses deux principaux adjoints l’ont annoncé dans des termes très
similaires à ceux employés par la région la semaine dernière : l’Ardèche est candidate à l’expérimentation des uniformes au collège.
Dans des collèges où la rentrée s’est déroulée sous tension avec des manques de personnels enseignants comblés à la va vite par des recrutements de dernière minute et des services médicaux sociaux et de vie scolaire en déshérence, l’idée (empruntée au programme de l’extrême-droite) de distribuer des uniformes pour cacher la misère et gommer les inégalités risque bien de ne pas faire illusion.
L’exemple de la Guadeloupe où les élèves portent souvent l’uniforme de la maternelle au lycée le montre bien : non seulement les inégalités ne sont pas réellement invisibilisées (rien que dans les chaussures les différences de milieux apparaissent de manière criante), mais on
perd aussi un élément important d’éducation des élèves et d’apprentissage du vivre ensemble : apprendre comment s’habiller et accepter l’autre dans sa différence. En voulant uniformiser les tenues, c’est la liberté, la diversité et l’affirmation de soi qu’on étouffe chez
les élèves !
Comme la région, le département vante une vision réactionnaire et fabulée de l’École, opposant l’ordre et la sécurité aux véritables moyens dont nous avons besoin et que la FSU n’a de cesse de réclamer pour défendre le service public d’éducation. Soulignons qu’en cette rentrée, c’est dans des bâtiments bardés de clôtures, d’écrans et de caméras de « vidéoprotection » que cuisent à petit feu des élèves et des personnels qui subissent à chaque vague de chaleur les effets d’un réchauffement climatique dont les
politiques ne semblent pas se soucier plus que de leur première cravate.
Privas, le 17 septembre 2023