La FSU a siégé au CTSD second degré de jeudi 19 mars, un CTSD à distance sur une plateforme numérique aussi instable que la plupart des outils préconisés par notre ministre pour mettre en oeuvre ce qu’on appelle la « continuité pédagogique ». C’est notamment sur ce sujet que porte la déclaration liminaire par laquelle la FSU tente de rappeler l’administration à ses responsabilités. En voici la première partie.
« Vous pouvez compter sur nous, l’inverse reste à prouver. » C’est en ces termes que le président de la république s’est fait interpeller par François Salachas, neurologue membre du collectif inter-hôpitaux, lors de sa visite à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière après le premier décès lié au Coronavirus en France. Ce qu’il énonce en peu de mots est aussi vrai pour l’ensemble des services publics qu’il l’est pour l’hôpital.
Notre ministre, Jean-Michel Blanquer, a soudain recouvré toute la confiance qu’il avait en la profession et chaque jour montre à quel point vous pouvez compter sur nous. Quant à l’inverse, rien n’a encore été prouvé.
Si les plateformes numériques n’ont pas tenu le choc lundi , c’est aussi parce que les enseignant.e.s ont voulu dès le premier jour de « continuité pédagogique » s’investir au mieux pour leurs élèves. Ces plantages en série montrent aussi que la réalité est très éloignée des annonces de notre ministre pour qui tout est prêt.
La FSU tient à réaffirmer que la la continuité pédagogique ne peut pas se substituer au cours en présentiel.
Un cours en présentiel est construit autour d’interactions avec les élèves. Il ne s’agit pas d’une simple transmission mécanique de connaissances factuelles. Il ne faut pas se leurrer, ni leurrer les familles. L’idée de la continuité pédagogique vise essentiellement à maintenir les élèves dans une ambiance de travail, par une activité régulière. Il ne s’agit pas de s’engager dans des modalités d’apprentissage inaccessibles, qui créeraient des situations anxiogènes pour les enseignants comme pour les élèves et les familles et encore moins de renforcer les inégalités voire d’en créer de nouvelles.
De plus la FSU s’inquiète du recours à des applications numériques privées qui ne sont pas encadrées par l’Éducation Nationale. En effet, tout service qui expose les élèves à une quelconque captation de données par une entreprise ou une association privée, a fortiori sans l’accord écrit des représentants légaux, est à proscrire. Depuis l’entrée en vigueur du Règlement général sur la protection des données (RGPD) la gestion des données personnelles est soumise à un cadre très strict . Or nous ignorons ce que ces entreprises – qui poursuivent immanquablement un objectif commercial – font de ces données.
Pour la FSU il est évident que c’est à l’Administration de s’exprimer sur ce sujet en rappelant un code de bonnes pratiques numériques, et de fournir aux personnels des outils efficients, sûr et validés par l’Éducation Nationale.