CDEN du 29 novembre 2016
déclaration liminaire FSU
Rentrée sécuritaire
Veiller à la sécurité des élèves et des personnels dans les établissements scolaires est fondamental dans le contexte actuel. Cependant les consignes de rentrée ont eu un impact non négligeable sur l’organisation des établissements scolaires et perturbé voire empêché les personnels d’assurer convenablement leurs missions premières.
Les conséquences (psychologiques et relationnelles) du mélange des genres entre les missions dévolues au personnel de l’Éducation Nationale et les missions de contrôle apparues à cette rentrée doivent être prises en considération si l’on s’attache à rendre compte du climat scolaire à la rentrée 2016.
Réforme Collège
La mise en place de la réforme Collège 2016 avec la baisse des horaires dans certaines matières fait subir à nombre d’enseignants une explosion du nombre d’élèves à leur charge et provoque la multiplication des compléments de service. Le changement des programmes de toutes les disciplines à tous les niveaux engendre un énorme travail, d’autant plus compliqué que nos collègues doivent pallier l’incohérence totale de telles pratiques, en appliquant à la fois les nouvelles instructions sans oublier d’essayer de compenser les lacunes des élèves, pour qui la continuité des enseignements a été rompue par ce grand chambardement au milieu de leur scolarité…
Précaires
Le recours aux contractuel.le.s s’est généralisé dès le mois de septembre dans le second degré avec des postes non pourvus et des remplacements impossibles par manque de remplaçants, voire leur absence totale dans certaines disciplines. Peut-on encore parler de gestion des personnels, même à flux tendu, lorsque, dès la rentrée, fleurissent des annonces sur Pôle Emploi passées par les établissements en quête d’enseignant.e.s ? La FSU dénonce le sort des contractuels laissés sans formation en dépit des promesses du rectorat.
Budget lycées
Le président du Conseil régional a annoncé pour son budget 2017 une forte baisse des dépenses de fonctionnement mais sans préciser dans quelle mesure quels postes de dépenses seront touchés.
Au vu de la baisse inacceptable des subventions régionales au Planning Familial annoncée à une semaine de la journée internationale contre la violence faite aux femmes, nous ne pouvons que craindre les choix à venir tant en ce qui touche l’ampleur des coupes dans les budgets des lycées que dans le mode de calcul de la dotation des lycées. Nous nous interrogeons sur le financement des pratiques d’éducation physique et sportive, notamment celles qui dépendent d’installations hors établissement. Les dotations de fonctionnement semblent effectivement en baisse ou en tout cas sous estimées mais aucun élément n’a été fourni pour justifier le calcul effectué. De plus la forme de la transmission de l’information est inadmissible : les gestionnaires ont appris les nouvelles modalités, alors que leur budget était prêt. Ils n’ont aucun document explicatif ni justificatif des coupes annoncées. Ils ont dû attendre le 29 novembre pour rencontrer la Région alors que les budgets doivent être votés au plus tard le 1er décembre pour être exécutoires au 1er janvier.
Demandeurs d’asile :
Le Réseau Éducation Sans Frontières, dont la FSU est partie prenante, et les enseignants de Privas appellent le mercredi 30 novembre à une grande manifestation pour la régularisation des familles des enfants scolarisés, nous demandons instamment à M. le Préfet d’entendre leur demande et d’accepter de recevoir une délégation en audience pour examiner, dans le respect de la Convention internationale des droits de l’enfant dont la France est signataire, les dossiers de ces élèves intégrés dans les classes parfois depuis plusieurs années.
29 novembre : journée de mobilisation intersyndicale dans les trois Fonctions Publiques, sur les salaires et sur le statut
(déclaration spécifique au CDEN du 29 novembre 2016, conjointe avec la CGT Ardèche).
Le Ministère de la Fonction Publique a fait le choix de ne pas marquer les 70 ans du statut de la Fonction Publique. Sans doute faut-il y voir un glissement idéologique vers la pensée libérale dominante. Nos organisations et les personnels qu’elles représentent considèrent que cet anniversaire aurait mérité d’être célébré, non pas par nostalgie d’un temps passé mais parce que ce regard sur le passé permet d’éclairer l’avenir. Nous considérons pour notre part que la Fonction Publique est une idée neuve, porteuse de progrès, d’égalité, de fraternité et de justice. En cela, elle a besoin de perspectives d’avenir. Elle est l’outil pour répondre aux besoins de la population et de tous les usagers sur le territoire.
Sur les rémunérations, la politique du gel du point d’indice ayant fait son œuvre destructrice, la mise en œuvre des modalités du PPCR, si elles sont porteuses d’une revalorisation salariale, arrivent tardivement. D’après le rapport annuel sur la Fonction Publique, en euros constants, en 2014, le salaire net moyen a augmenté seulement de 0,2 % en moyenne dans la Fonction Publique contre 0,6 % dans le secteur privé. De nombreux secteurs de la Fonction Publique ont vu une baisse de la rémunération moyenne de leurs agents.
Une véritable augmentation des salaires est nécessaire, de même que la revalorisation des filières et des corps à prédominance féminine afin d’appliquer le principe : « un salaire égal pour un travail de valeur égale ».
Sur la question des emplois précaires, aucun retournement de tendance ne s’annonce : leur part dans l’emploi public reste à un niveau particulièrement élevé malgré le dispositif « Sauvadet » que le gouvernement a refusé de remettre à plat. Nos organisations continuent à demander la fin de la précarisation des emplois publics par un plan de titularisations.
Les moyens budgétaires nécessaires à l’accomplissement des missions publiques dans les trois versants de la Fonction Publique doivent être affectés, avec les créations d’emplois statutaires nécessaires, de nouvelles mesures visant à la résorption de toutes les formes de précarité, des crédits de fonctionnement et d’investissement à la hauteur des besoins, afin, également, de permettre une amélioration des conditions de travail de tous les agents.
Le renforcement des garanties aux usagers d’un service public de pleine compétence et de proximité sur l’ensemble du territoire national est à nos yeux indispensable pour maintenir une cohésion sociale fortement malmenée, en Ardèche comme ailleurs.