RESF invite à la mobilisation ce dimanche 23 avril 2017 à partir de19h autour d’un pique-nique sur le parvis de la Préfecture, à Privas ! De bonnes raisons de se mobiliser :

  • Parce que la Préfecture de l’Ardèche doit mettre en œuvre la circulaire Vals de 2012 pour les trop nombreuses familles de demandeurs d’asile qui attendent depuis plus de 5 ans une régularisation qui leur ouvrira des droits humains
  • Parce que de nouvelles familles sont dans l’obligation de quitter le CADA, car déboutées, et sans solution de relogement
  • Parce que Aurora, une maman angolaise avec deux enfants, Aniella, une petite fille handicapée de 4 ans, et Natanaël, 1 an et demi, doivent aussi quitter le logement temporaire qu’ils occupent,
  • Parce que Angèle, et ses deux enfants Nhemie et Bienvenu, d’origine congolaise, ne sont toujours pas régularisés

RESF poursuit les pique-niques du dimanche soir, afin de dénoncer l’attitude inhumaine des autorités préfectorales dans la gestion des demandeurs d’asile. Des familles, avec enfants scolarisés, sortent du CADA, car déboutées du droit d’asile. Elles sont sans solution de relogement …

Des familles d’enfants scolarisés sans papiers sont sur notre territoire depuis plus de 5 ans : pour elles, aucune régularisation en perspective. L’administration trouve toujours des raisons administratives pour ne pas mettre un terme au calvaire que vivent ces familles depuis de trop nombreuses années. Parce que les enfants sont plus vulnérables que les adultes, parce qu’ils n’ont ni droit de vote ni influence politique ou économique, parce que le développement sain des enfants est crucial pour l’avenir de toute société, le monde s’est doté en 1989 de la « Convention internationale des droits de l’enfant »

La Convention internationale des droits de l’Enfant, c’est le droit d’avoir un nom, une nationalité, une identité ; le droit d’être soigné, protégé des maladies, d’avoir une alimentation suffisante et équilibrée ; le droit d’aller à l’école ; le droit d’être protégé de la violence, de la maltraitance et de toute forme d’abus et d’exploitation ; le droit d’être protégé contre toutes formes de discrimination ; le droit de ne pas faire la guerre, ni la subir ; le droit d’avoir un refuge, d’être secouru, et d’avoir des conditions de vie décentes ; le droit de jouer et d’avoir des loisirs ; le droit à la liberté d’information, d’expression et de participation ; le droit d’avoir une famille, d’être entouré et aimé

4 principes fondamentaux… la non-discrimination ; l’intérêt supérieur de l’enfant ; le droit de vivre, survivre, se développer ; le respect des opinions de l’enfant.La Convention relative aux droits de l’enfant guide toutes nos actions.

Les enfants de familles sans papiers passent au travers des mailles du filet. Pour eux, la Convention n’est pas respectée : leurs droits sont sauvagement bafoués, anéantissant leurs espoirs et leurs rêves d’une vie meilleure.

Imaginez… Imaginez un monde où chaque enfant a un endroit décent où dormir, suffisamment à manger, une salle de classe, et une bonne santé lui permettant d’apprendre, de se développer et de s’épanouir. Imaginez un monde où tous les enfants ont la possibilité de réaliser leur potentiel, et où les droits de chacun sont respectés. Ce monde est possible. Ensemble, avec RESF, continuons le combat pour que les droits de chaque enfant, de leur famille, soient respectés, partout, tout le temps !

Manifestons nombreux notre solidarité avec les familles de demandeurs d’asile. Nous vous donnons rendez-vous dimanche 23 avril 2017 à 19h, entre la préfecture et la mairie, quelles que soient les conditions climatiques, pour que nous ne les oublions pas, pour que le Préfet ne les oublie pas …

Lettre ouverte RESF

Aux candidats à la présidentielle

Aux futurs candidats aux élections législatives

A celles et ceux qui sont ou voudraient être aux responsabilités



Le monde dans lequel se déroulent ces élections est marqué par des déséquilibres importants : déplacements de population dus à la pauvreté, aux guerres et au dérèglement climatique, inégalités d’accès aux ressources naturelles, écart croissant entre riches et pauvres. Un monde où la démocratie recule dans plusieurs pays sous les coups de régimes autoritaires, muselant la liberté d’expression et d’opinion, écrasant les oppositions. Là où on parle encore de démocratie, installation dans la durée de mesures d’exception, avec les atteintes aux libertés qui en découlent. Nous constatons que sous la droite comme sous la gauche, les politiques d’immigration menées sur des principes identiques de suspicion systématique et de concessions démagogiques à la xénophobie, ont bloqué l’accès aux droits fondamentaux pour de trop nombreux étrangers. Ces politiques les maintiennent dans la précarité et limitent l’accueil des demandeurs d’asile au moment même où il faut faire preuve d’ouverture et d’humanité. Nous continuerons à

défendre et soutenir les jeunes majeurs scolarisés et les parents d’enfants scolarisés,

empêcher le démantèlement des familles,

dénoncer l’acharnement à expulser des parents et des jeunes majeurs

dénoncer les pressions odieuses sur des familles entières

condamner l’enfermement d’enfants et de familles.

Nous exigeons que l’Etat et les collectivités territoriales (dont les départements) assument toutes leurs responsabilités dans la prise en charge des mineurs isolés étrangers (Mineurs Non Accompagnés -MNA), qui doivent être accueillis dans des conditions dignes.



Nous exigeons que leur santé (Aide médicale d’Etat) soit prise en charge, que l’hébergement, la scolarisation et l’éducation soient des droits respectés pour tous, quels que soient leur origine, leurs parcours, leur niveau. Tout jeune scolarisé en France doit pouvoir poursuivre ses études et sa formation, avec ensuite le droit de s’installer, de travailler et de vivre où il le souhaite.

Nous exigeons pour les étrangers qui vivent, étudient et travaillent déjà sur notre territoire la régularisation avec des titres de séjour pérennes qui leur permettent non seulement d’échapper à l’exploitation et à la précarité, mais de parfaire leur insertion dans une société où leur apport est essentiel. Nous exigeons la suppression réelle et définitive du délit de solidarité : le secours aux personnes en situation de vulnérabilité ou de précarité, entre autres aux migrants est plus que légitime, c’est un impératif moral. Nous n’acceptons pas que la liberté de circulation en Europe ait pour contrepartie le repli sur soi. Or, la politique européenne –cautionnée par la France— est fondée sur le rejet de l’autre. Les milliers de noyés chaque année en Méditerranée, les camps de confinement des réfugiés en Turquie aujourd’hui, demain en Libye, les centres de tri entre migrants (hotspots) sont l’inhumaine rançon de la « sécurisation des frontières européennes ».

Nous attendons de celles et ceux qui postulent aux plus hautes responsabilités qu’ils s’engagent à satisfaire ces demandes élémentaires. Mais nous attendons aussi, —et il est scandaleux d’avoir à le réclamer explicitement—, qu’ils s’engagent à tenir réellement leurs promesses.



Nous attendons toujours la suppression de l’enfermement des enfants, la fin de délit de solidarité ou le droit de vote des étrangers aux élections locales.

Nous attendons enfin de ceux ou celles qui seront élu(e)s à l’heure où les discours et les actes nationalistes et xénophobes semblent prendre le pas dans trop de pays, qu’ils-elles défendent courageusement le droit pour tous de trouver asile, de circuler et de vivre dignement. C’est ce que réclament celles et ceux, —bien plus nombreux qu’on ne le dit— qui pratiquent la solidarité dans leurs mots et dans leurs actes. Aujourd’hui, seuls les marchandises et les capitaux peuvent circuler librement. Les humains doivent le pouvoir autant. Et même plus.