Nous n’étions pas assez nombreux mais très déterminés aujourd’hui à 11h devant la préfecture de l’Ardèche pour défendre les services publics.
Retrouvez le texte de la prise de parole collégiale de la FSU en ce 13 Mai
Pour la FSU comme pour l’intersyndicale, nous sommes là pour lutter pour nos rémunérations, nos conditions de travail et les services publics dans leur ensemble parce que ce n’est pas par hasard si nous avons choisi d’y travailler!
Les gouvernements successifs maltraitent les agent⋅es de la
Fonction publique et aggravent la crise d’attractivité de nos métiers avec les jours de carence, la diminution de l’indemnisation du congé maladie, le gel du
point d’indice, la suppression de la GIPA, la dégradation de nos conditions de
travail… : Mais la mobilisation peut payer : le succès de la grève du 5 décembre à
contraint le gouvernement à abandonner l’allongement du délai de carence
de un à trois jours. [C’est la preuve que le rapport de force par la grève et la manifestation,
permet de se faire entendre !]
Pour parler de nos conditions de travail, on va le faire à plusieurs voix :
A l’école primaire : Nous le répétons à longueur de prise de parole, l’école ne fonctionne que grâce à l’investissement personnel de celles et ceux qui y travaillent. Le gouvernement annonce devoir faire de nouvelles économies. Mais ces choix budgétaires vont avoir un impact sur la vie de nos élèves, sur la vie de vos enfants. Ces choix budgétaires contraignent les services publics, notamment le service public d’éducation à devoir faire toujours plus avec toujours moins.
Très concrètement :
Les remplaçantes et les remplaçants manquent : chaque jour, de nombreuses classes se retrouvent sans enseignant·e. Les directeurs et directrices d’école de 1 à 3 classes se voient retirer leur journée de travail administratif.
Les Réseaux d’Aide Spécialisés aux Elèves en Difficulté (des maîtres et des maîtresses spécialisés, des psychologues de l’Education Nationale venant en aide aux enfants en difficultés scolaire) ne sont pas assez nombreux sur le territoire et leur budget, contraint, ne leur permet pas d’agir pleinement sur leurs secteurs.
L’inclusion des élèves en situation de handicap se fait sans les moyens suffisants : il n’y a pas assez de places en structures spécialisées, il n’y a pas assez d’enseignant·es spécialisé·es ni de psychologues de l’Education Nationaleil n’y a pas assez d’accompagnant·es.
Les élèves, et particulièrement les plus fragiles, paient déjà durement le manque de moyens. Si l’austérité budgétaire s’accroît, les difficultés continueront de s’amplifier : effectifs élevés, remplacement compliqué, service public dégradé et inclusion au rabais !
Mais le gouvernement fait le choix d’effectuer des économies sur le dos des agent·es déjà fragilisé·es.
Pour les AESH:
Aujourd’hui un agent de l’Éducation nationale sur dix est AESH, ce qui correspond, en volume, au deuxième métier de notre ministère. Les AESH exercent une mission de service publique pérenne dont l’utilité n’est plus à démontrer. Sans leur travail dans les classes, auprès des élèves en situation de handicap, il n’y aurait pas d’école inclusive. Après avoir été recrutés sur une longue liste de contrats précaires (EVS, AVS, AED-AVS…), l’action des organisations syndicales a permis d’améliorer progressivement les conditions d’emploi de ces personnels qui accompagnent les élèves dans les écoles et les établissements scolaires. Les contrats d’AESH, l’accès à un CDI et l’évolution automatique des rémunérations constituent des avancées. Mais cela ne suffit pas à assurer des conditions d’emploi et de travail satisfaisantes, ni à garantir la pleine reconnaissance d’un métier à part entière. Chaque jour nos organisations syndicales sont alertées par de nouvelles problématiques qui concernent les AESH, qu’elles relèvent de leur contrat, de leur temps de travail, de leur rémunération ou de leurs droits. Ces agents se heurtent la plupart du temps au silence de leur administration et à une absence de considération et au mépris de l’institution: temps incomplets, bas salaires, formation quasi inexistante…. Parce que l’accompagnement des élèves en situation de handicap est un besoin permanent, cette mission doit être réalisée par des fonctionnaires. C’est pourquoi l’intersyndicale de l’Education nationale revendique la création d’un corps de fonctionnaire de catégorie B pour offrir aux AESH un statut spécifique et protecteur, une carrière, l’accès de droit à un temps complet et à une formation statutaire. Le métier d’AESH doit être enfin reconnu dans la Fonction publique!
Au collège:
La situation empire de jour en jour. Les classes sont surchargées et on a même pas parfois assez de chaises et de places pour accueillir tout le monde. Les enseignants ne sont plus remplacés et le service public ne fonctionne plus.
La nouvelle réforme inutile et injuste du choc des savoirs est maintenue malgré l’avis de tous les professionnels de l’éducation sauf de ceux qui mettent leurs enfants dans le privé pendant qu’ils détruisent le collège public.
Au lycée:
En lycée général et technologique, la situation est grave. Les études successives sur la santé mentale des élèves ne cessent de pointer l’augmentation des troubles anxieux chez les élèves, au point qu’un quart des lycéens et lycéennes admettent avoir eu des pensées suicidaires et qu’un sur dix reconnaît avoir déjà fait une tentative de suicide.
Le covid a bon dos mais c’est surtout parcoursup’ et la réforme Blanquer qui sont les vraies causes du stress chez les élèves. On presse les élèves de déterminer leur avenir, quitte à commencer dès la maternelle comme dirait notre ministre incompétente, mais dans le même temps c’est un algorithme qui régit l’orientation. Le contrôle continu fait que l’évaluation prime sur les apprentissages et donne l’impression que chaque note est décisive, en particulier dans les spécialités. Celles et ceux qui stressent n’ont qu’à se mettre à la méditation, on ne va quand même pas changer le système…
En bref, la situation est critique et ne cesse de s’aggraver.
Comment connaître, conseiller et accompagner les élèves quand ils sont plus de 35 par classe ?
Comment détecter les signaux de détresse quand l’infirmière n’est là que 3jours sur 5 au mieux ?
Comment aider les élèves quand il n’y a même plus de médecin scolaire en Ardèche ?
Comment prendre en compte le mal-être des personnels face à cette impuissance quand il n’y a même pas de réelle médecine du travail ni de prévention des risque ?
Pour les personnels comme pour les élèves, les remèdes sont pourtant simples.
Il faut recruter des profs, des infirmières, des psy-EN, des AED, des AESH pour que l’on puisse vraiment individualiser les suivi des élèves. Mais pour cela, encore faudrait-il que nos métiers redeviennent attractifs. Pour cela il suffirait de commencer par améliorer la formation initiale et continue, d’améliorer les concours d’accès au lieu de les saccager et pourquoi pas d’augmenter les salaires. Enfin il ne serait pas inutile de mettre les moyens de redorer le blason de l’enseignement technique et professionnel au lieu de le saboter comme le fait le gouvernement actuel.
CONCLUSION: Il nous faut:
- des mesures d’urgence d’augmentation des salaires au budget 2026, et un plan pluriannuel de revalorisation du point d’indice et des grilles indiciaires
- des mesures immédiates pour l’égalité salariale entre les femmes et les hommes
- l’abandon du jour de carence et de la réduction de la rémunération en cas de congé maladie
- les créations de postes et les moyens nécessaires pour rendre le meilleur service public partout sur le territoire.
- le versement de la GIPA 2024 et 2025
A la recherche de 40 milliards d’économies, le gouvernement a confirmé lors d’une «
conférence des finances publiques » sa volonté de poursuivre une politique qui a pourtant fait la preuve de son inefficacité !
- la poursuite du gel de la valeur du point d’indice qui implique une nouvelle dégradation du pouvoir d’achat des fonctionnaires déjà mis à mal par l’inflation et l’austérité salariale des dernières années.
- les suppressions massives de postes dans la Fonction publique d’État
- la baisse des moyens alloués dans les collectivités territoriales
D’un côté, l’obsession de réduction de la dépense publique qui cible les fonctionnaires,les usagers des services publics, de l’autre, le dogme d’une politique fiscale, injuste et inéga litaire et d’une « politique de l’offre » qui vise à distribuer des milliards d’argent public pour des intérêts privés, au bénéfice des actionnaires.
Par exemple, sur la période 2018 à 2023, le coût des diverses baisses d’exonérations et aides fiscales représente un manque à gagner cumulé de plus de 300 milliards d’euros pour l’État. Sortir de cette perspective austéritaire est possible, notamment en imposant la justice fiscale et l’investissement massif pour satisfaire les besoins sociaux et écologiques.
Pétition en ligne ici : https://www.lespetitions.fr/petition/org/intersyndicale/maintien_remuneration_cmo